Les témoignages fleurissent sur le net : des anciens commerciaux, des banquiers ou autres publicitaires plaquent tout pour commencer une autre vie à l’autre bout du monde. Et souvent, le déclic se fait sur place.

Il devient impossible de revenir vers une petite vie ponctuée par le rythme métro-boulot-dodo. Néanmoins, cette décision germe généralement avant le voyage.

Marre de la routine du quotidien, absence de perspective dans le domaine de l’emploi, perte de son travail, prise de conscience de l’absurdité de son métier, les raisons du départ définitif semblent infinies. Comment s’organise un tel parcours de vie et à quoi ressemble vraiment la vie des gens qui décident, du jour au lendemain, de tout laisser derrière eux ? J’ai mené ma petite enquête.

Devenir nomade, changer de décor et de vie, qu’est-ce que ça veut dire ?

Quand il s’agit de quitter son emploi pour vivre loin des contrariétés et de recommencer à zéro, chacun semble avoir sa méthode. Affaire de caractère oblige, il y a, au moins, deux écoles.

Le nomadisme séduit bon nombre d’aventuriers qui ne cessent de se déplacer de ville en ville et d’un pays à l’autre. Ces personnes passent donc d’un mode de vie plutôt sédentaire à un mode de vie « nomade ».

Poser, tout simplement, sa valise dans un nouveau pays est l’autre option la plus retenue. Il s’agit finalement d’une sorte expatriation improvisée dans un lieu choisi. Un environnement inédit permet de commencer une activité professionnelle plus en phase avec soi-même.

Une tendance faite pour tous ?

Si l’idée de tout recommencer paraît très séduisante, réaliser un tel projet n’est toutefois pas fait pour tout le monde.

En effet, les personnes qui tentent l’aventure sont majoritairement célibataires ou en couple et ils n’ont pas d’enfants. De plus, avant de se lancer, ces voyageurs des temps modernes savent qu’ils peuvent gagner leur vie de manière indépendante, quel que soit l’endroit du globe où ils se trouvent. Ils exercent souvent des professions déjà nomades (blogueurs, journalistes, copywriters), qui s’effectuent à domicile ou à distance, donc potentiellement n’importe où.

Le retour d’expérience montre également qu’il est utile, voire indispensable, de disposer d’une petite enveloppe financière pour assurer ses arrières le temps de retomber sur ses pattes, de trouver un logement et d’être capable de gagner sa vie.

En outre, la plupart des nomades et des expatriés vivent chichement. Ils gagnent peu d’argent et surveillent de près leurs dépenses. Très précaires, beaucoup de voyageurs recommencent à zéro et se mettent à exercer des petits boulots qui ne demandent aucune qualification.

Aussi, cette situation change réellement des habitudes et peut déstabiliser celles et ceux bien accrochés à leur petit confort métropolitain. D’ailleurs, ces aventuriers laissent leur famille et leurs amis derrière eux, mais également tous leurs biens matériels.

La revente des affaires personnelles permet de créer une petite réserve d’argent et suppose l’absence d’attachement à des meubles, à une voiture ou même à une maison.

Où partir, dans quelles conditions ?

L’Asie du Sud-ouest et l’Amérique latine sont souvent privilégiées autant pour la culture que pour l’impression de liberté qu’offrent ces deux destinations. Ces parties du globe attirent aussi, car elles cultivent et développent des modes de vie alternatifs recherchés par bon nombre d’employés épuisés par le système occidental.

Si la destination a bien sûr son importance, il faut avant tout partir dans un pays qui nous attire, les conditions de séjour ne doivent pas être prises à la légère. Séjourner en touriste dans un pays n’autorise pas à y travailler ni même à y rester trop longtemps.

Aussi, il est nécessaire d’obtenir un visa « travailleur » pour vivre légalement sur le territoire. Les indépendants sont par exemple obligés de changer régulièrement de pays ou de trouver des solutions alternatives pour s’implanter dans le lieu de leur choix.

Partir en vacances et ne plus jamais revenir est tout à fait possible je pense, mais cette décision exige des sacrifices et, tout de même, un peu d’anticipation et de réflexion afin de remettre sa vie sur de bons rails sans aucun regret.